Les palettes sont un objet du quotidien bien souvent pris pour acquis. Elles sont partout et passent inaperçues. Elles ont cependant grandement révolutionné les secteurs de la manutention et de l’import-export. Mais quelles sont les origines des palettes ? Les spécificités de cet outil sont nombreuses et ses avantages également. Elles jouent un rôle primordial dans l’économie telle que nous la connaissons.
Un outil de conception militaire
L’histoire de la palette trouve ses origines aux Etats-Unis en 1940. Son élaboration est d’origine militaire : c’est un capitaine de la Marine, Charles D. Kirk, ainsi que son lieutenant Walter T. Sheldon qui en eurent l’idée dans le cadre du chargement de leurs équipements.
L’idée était de trouver une solution pour optimiser le remplissage du wagon de transport de marchandises. Pour cela, ils récupérèrent le plancher d’un wagon et le découpèrent en pièces de 120 x 120 cm. Puis ils essayèrent différentes combinaisons pour caler les cartons de marchandises sur ces morceaux qui seraient appelés des palettes. De cette manière, aucune perte d’espace ne fut à déplorer.
Quelques années plus tard, la seconde Guerre Mondiale créa un besoin manutentionnaire sans précédent qui contribua au développement de la méthode des palettes. Cette évolution du secteur est depuis constante, et il existe de nombreux types de palettes. Les matériaux diffèrent, ainsi que les calculs de répartition du poids des marchandises.
Les palettes sont donc la réponse ingénieuse à un besoin omniprésent dans le monde depuis des décennies. La mondialisation et la multiplication des opérations commerciales et de transport font des palettes un élément essentiel à la manutention qui n’est pas près de disparaître.
Quelle est l’utilité concrète de la palette ?
La palette permet plusieurs choses : dans un premier temps, de rassembler de manière compacte un maximum de marchandises. Dans un second temps, elle protège le sol qui en fonction de la nature ou du poids des produits manipulés, serait abîmé sans cet outil qui sert de “tampon” et encaisse les chocs. Enfin, elle est à la base d’une technique de manutention qui s’étend à d’autres éléments.
Parmi ceux-ci, on trouve le tire-palette, aussi appelé transpalette. Il en existe deux sortes : manuel et électrique.
La version manuelle prend la forme d’un chariot métallique composé de deux “bras” parallèles et proches du sol, qui peut être poussé par un employé à l’aide de ses poignées ou guidon. En penchant la planche vers le sol, on crée un effet levier qui permet de récupérer les palettes. Ce type de transpalette sert uniquement sur de courtes distances, et ne peut pas, par exemple, traverser de rampes de chargement.
C’est en revanche possible pour la version électrique, qui peut supporter des charges beaucoup plus lourdes. Certains modèles comportent même une plateforme rabattable sur laquelle les employés peuvent se tenir. La transpalette électrique a également pour avantage de moins solliciter physiquement le manutentionnaire qui l’utilise.
Autre avantage de la palette : elle permet un stockage aisé en hauteur sur des rayonnages à palettes prévus à cet effet. On les appelle également des palettiers.
Quels sont les différents types de palettes ?
Les palettes se déclinent en différents matériaux, formes, et usages. Certaines palettes sont même dotées de ce qu’on qualifie de “superstructures”, c’est-à-dire des renforcements.
Les palettes à montants comportent quatre tréteaux métalliques dans la continuité de leurs pieds, et peuvent ainsi s’empiler les unes sur les autres. Les caisses-palettes et cages-palettes, comme leurs noms l’indiquent, sont de formes éponymes et sont utilisées comme containers.
Avant toute chose, il faut savoir qu’il existe deux usages précis de palettes : la manutention et l’expédition. Dans le premier cas, on dit de la palette qu’elle est “prisonnière” : elle est réutilisable jusqu’à sa détérioration et son remplacement, qui peut intervenir plus ou moins loin dans le temps selon sa composition. Dans le second cas, les palettes peuvent être soit réutilisables – elles sont alors dites “consignées” – soit à usage unique : on parle de palette “perdue” après emploi.
Pour ce qui est désormais des matériaux qui composent les palettes, cinq solutions sont possibles :
- le bois issus d’arbres à résine (pin, épicéa, douglas, sapin) sous forme de planches
- le bois moulé, obtenu à partir de copeaux ou de déchets de bois en planches,
- le plastique, neuf ou recyclé,
- le métal (acier galvanisé, aluminium ou inox)
- le carton ondulé.
La palette en bois, palette star
Les palettes en bois, qui sont les plus utilisées, sont de deux formes.
Les palettes à chevrons servent principalement à délester le travail du manutentionnaire qui charge et décharge de lourds produits à l’aide d’un chariot élévateur. Les produits chargés sur ce type de palettes sont des éléments agricoles ou de construction tels que des briques, des sacs d’engrais ou encore des moteurs.
Les palettes à dés sont utilisées pour la manutention interne en magasin et dépôt, et sont déplacées à l’aide de transpalettes ou de chariots élévateurs. Elles peuvent servir pour des produits alimentaires ou d’hygiène.
La production de palette en bois est colossale en France, avec près de 600 millions d’unités par an.
Le processus de fabrication et les normes
Les palettes en bois peuvent être fabriquées manuellement, par deux ouvriers munis d’une agrafeuse ou d’un cloueur pneumatique, ou automatiquement par le biais d’une machine programmée.
Les palettes dites à chevrons comportent deux entrées, et leurs tailles peuvent aller de 37×68 cm à 160×240 cm.
Celles à dés ont quatre entrées et leurs dimensions vont de 50×80 cm à 240 cm x 350 cm. La largeur ne peut excéder 2,40 mètres puisqu’elle correspond à celle des semi-remorques transportant les palettes.
Cependant et dans les deux cas, le modèle le plus courant, dénommé “palette Europe” ou EUR-EPAL, mesure 80 x 120 cm. Seules les entreprises licenciées peuvent fabriquer ce type de palette qui, s’il respecte le cahier des charges prévu, peut supporter un poids de 1500 kg. La palette Europe existe aussi en demi-palette de 80 x 60 cm de large, souvent disposées par paires.
La palette en plastique présente aussi ses avantages
Deux particularités de la palette plastique lui permettent de se démarquer et dans certains cas, de détrôner sa cousine en bois. Son poids tout d’abord, bien inférieur, qui permet un stockage plus important sans pour autant trop alourdir les camions. In fine, cette différence se répercute notamment sur les coûts de carburants, puisqu’il est bien connu qu’un véhicule lourd consommera davatange qu’un véhicule de poids moindre.
En outre, la palette en plastique a une durée de vie bien plus longue : environ cinq fois supérieure. Elle peut aussi se nettoyer, ce qui est particulièrement apprécié dans le domaine de l’exportation de produits périssables. Les palettes plastiques résistent à la moisissure et aux produits chimiques. Elles doivent répondre à la norme NIMP 15 visant à empêcher la propagation de maladies via le transport accidentel de germes et d’insectes. Dans l’ensemble, les palettes plastiques reprennent la taille standard “Europe” de 80 x 120 cm.
Enfin, pour ce qui est du prix d’achat, il peut commencer très bas, à partir de 5 € pour les plus légères, avec un prix moyen de 10 € pour les formats Europe. Ces palettes sont souvent venues par lots de 10.
Et pour les autres ?
Les caisses palettes, en bois, plastique ou métal, sont également souvent utilisées au format Europe. Leur prix est bien plus élevé, aux alentours de 150 €.
Pour ce qui est des palettes métalliques, peuvent supporter une charge dynamique, c’est à dire en mouvement, comprise entre 1 et 2 tonnes. Leur capacité statique, hors déplacement, peut atteindre les 6 tonnes. Cette résistance exceptionnelle explique leur prix élevé qui commence en moyenne à 200 €.
Les palettes en carton moulé est indéniablement le type de palettes le moins cher, avec une entrée de gamme à 3,70 € l’unité. Elles peuvent supporter jusqu’à 1200 kg de charge dynamique.
Le recyclage est-il possible ?
Dans l’ensemble oui, à l’exception des palettes métalliques.
Bien souvent, les palettes en bois n’ayant qu’une utilisation pratique et non esthétique, elles ne subissent ni traitement ni peinture. On peut alors dire qu’elles constitue une source de bois propre. C’est idéal pour le recyclage, puisque seul ce type de bois peut être utilisé notamment pour la fabrication de combustible. Certaines entreprises spécialisées dans la revalorisation des déchets opèrent une traçabilité stricte des éléments récupérés : fabricant, type de bois et volume.
Les bois ayant subi une altération par traitement chimique ou peinture sont quant à eux agglomérés pour former des panneaux.
Dans tous les cas, les palettes usagées sont placées dans une grande broyeuse automatique. En sortie de machine, il reste encore deux étapes importantes : le déferraillage et le criblage. Le premier est une extraction magnétique de tous les éléments métalliques susceptibles d’être présents sur les palettes, tels que des vis et clous. Le second permet d’homogénéiser la texture du matériau obtenu.
On estime à 14 millions de tonnes le volume de déchets de bois engrangé chaque année en France. 90 % de cette masse est recyclée, dont près de la moitié en énergie.
Les palettes plastiques et cartons sont quant à elles également recyclables. La fonte du plastique permet de mouler de nouvelles palettes, tandis que le carton est biodégradable : dans tous les cas, il s’agit d’ un système solide permettant de nombreuses économies.
Les palettes en bois, en carton et en plastique participent donc à des cycles de production durables : on peut dire qu’elles ont encore de beaux jours devant elles.